Le bilan de compétences est-il toujours utile pour vous ?
Qu’est-ce que le bilan de compétences ?
Le bilan des compétences est un processus professionnel qui permet de faire le point sur sa carrière, de préparer l’évolution de son projet professionnel et de mieux identifier ses compétences.
Fortement médiatisé, le bilan de compétences intervient souvent dans des phases de changement :démission, reconversion, mobilité interne, chômage… Le but est alors de préparer un projet professionnel ou un futur programme de formation.
Le bilan de compétence est une démarche qui demande cependant un réel investissement personnel. L’entreprise ou le consultant qui vous aidera ne pourra jamais définir un projet professionnel à votre place.
De façon générale, un bilan de compétences se décompose en 3 phases :
1. L’analyse et l’étude de vos besoins
Cette phase permet également de confirmer votre motivation et de mieux comprendre les raisons qui vous poussent à entreprendre un bilan des compétences. C’est également l’occasion de vous informer sur les méthodes et tests qui seront mis en place.
2. L’analyse des motivations, l’étude des compétences techniques et des aptitudes personnelles.
Cette phase d’investigation est critique dans la réussite du bilan de compétences. Elle nécessite d’effectuer une rétrospective de votre parcours professionnel afin de mieux vous projeter dans vos projets à venir. C’est dans cette phase que seront étudiées les différentes possibilités d’évolution professionnelle.
3. La conclusion qui permet de planifier les prochaines étapes et d’analyser les résultats.
La phase de bilan vient conclure votre bilan de compétences. Il s’agit d’une dernière étape, critique, qui permet de faire le point sur les actions à prendre. Celle-ci est en lien avec vos aspirations personnelles et professionnelles.
Valoriser ses compétences de façon régulière
De façon générale, le bilan de compétences doit s’inscrire dans une démarche active de valorisation et d’actualisation de vos compétences professionnelles. Il s’agit de pouvoir anticiper les changements de situation ou bien de préparer un nouveau projet professionnel.
On constate aujourd’hui une explosion des nouvelles compétences techniques (souvent digitales) qui entraîne de fortes tensions au sein des entreprises et des équipes. Il existe donc une réelle anxiété liée à l’idée de se “faire remplacer” par des collaborateurs plus jeunes et mieux formés techniquement.
Face à ce constat, le bilan de compétences peut être un moyen d’analyser ses compétences et surtout de se mettre à niveau.
Pour autant, le seul bilan de compétences ne suffit pas à “assurer” son avenir professionnel.
Face à l’évolution rapide des attentes des entreprises, les salariés doivent pouvoir anticiper les changements. Ils doivent donc continuellement se former sur les nouveaux outils et les nouvelles technologies utilisées sur le marché du travail.
Au quotidien, la bonne pratique peut consister à échanger avec d’autres collaborateurs :
- Quels outils utilisent-ils ?
- Quelles sont les nouvelles technologies en cours d’implémentation ?
- Quelles sont les compétences les plus recherchées à l’heure actuelle ?
Bien évidemment, la valorisation de vos compétences dépend également de vos motivations et aspirations professionnelles.
En effet, les collaborateurs qui sollicitent un bilan de compétences ont souvent des motivations diverses :
Un projet de mobilité interne
Dans le cas d’un projet de mobilité interne, il est important, en amont de votre bilan des compétences, de vous renseigner sur les compétences professionnelles attendues sur le poste que vous convoitez. Vous pourrez alors mettre en place un plan d’actions cohérent avec votre projet de mobilité interne.
Un projet de reconversion professionnelle
Dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle au sein d’une autre entreprise, la valorisation et l’analyse de vos compétences est également très importante. Le bilan de compétences sera alors l’occasion de mieux définir vos compétences, et de les faire correspondre avec celles recherchées pour le poste convoité.
Envie d’en savoir plus ? Découvrez notre article dédié à la reconversion professionnelle.
Un besoin de changer d’environnement de travail
Pour de nombreux collaborateurs, le bilan de compétences peut également intervenir suite à une envie profonde de changer d’environnement de travail ou un burn-out.
Dans ce cas, analyser vos compétences actuelles sera une bonne occasion de mettre à plat vos aspirations et envies professionnelles. Vous pourrez ensuite les faire correspondre à vos aptitudes et vos projets professionnels.
En parallèle et en fonction des situations, un suivi psychologique ou un programme de coaching pourra alors s’avérer utile.
Des pratiques diverses à vérifier
Comme nous le disions précédemment, le bilan de compétences ne doit pas être vu comme une “solution miracle” à toutes les problématiques d’évolution et de reconversion professionnelle.
En principe, la loi encadre le déroulement du bilan de compétences selon des critères précis : celui-ci se doit d’être étalé sur 24 heures (non consécutives et réparties sur plusieurs semaines).
En réalité, on constate de grands écarts de qualité et de professionnalisme en fonction des organismes sous-traitants des bilans de compétences (coachs, cabinets…) : la faute à de trop rares contrôles sur le déroulement des bilans.
De fait, un article de Capital (2014, actualisé en Juin 2018) rapporte que certains prestataires de bilans de compétences ont tendance à en écourter la durée du ou à organiser des sessions de groupe afin de diminuer les coûts. Une nouvelle peu rassurante pour des collaborateurs en recherche de réponses.
Face à ce constat, il faut faire preuve de méfiance sur le contenu et le déroulement du bilan des compétences. Tournez-vous vers des prestations complètes, parfois plus chères, mais que vous pourrez faire financer par votre entreprise ou régler par vos propres moyens.
Une offre pas toujours adaptée à votre situation
Le bilan des compétences a cela de vicieux qu’il se prête assez facilement au maintien des participants dans leurs “zones de confort”.
Plus qu’un bilan ?
Pour autant, de nombreuses personnes en réflexion ou en reconversion professionnelle voient le bilan des compétences comme une porte de sortie vers de nouveaux horizons professionnels : elles ont besoin de définir un nouveau projet, de nouveaux challenges et de nouvelles perspectives d’évolution.
À l’inverse, de nombreuses personnes rapportent une impression de “déjà-vu” dans les rapports de synthèses des bilans de compétences : ceux-ci ont tendance à être beaucoup trop orientés vers le passé à défaut d’ouvrir des perspectives sur l’avenir et de pouvoir réellement servir par la suite.
Pour être réellement utile, le bilan des compétences doit donc pouvoir être accompagné d’une réelle démarche personnelle de valorisation de ses compétences.
Il s’agira donc pour les collaborateurs de pouvoir effectuer un travail de veille et d’écoute permanente afin d’identifier soi-même des perspectives de formation et d’évolution professionnelle avec un maître-mot : l’anticipation.
Modalités d’accès et financement du bilan des compétences
Le bilan de compétences est accessible à tous sous certaines conditions.
Dans la loi, il s’agit d’ailleurs d’un droit auquel peuvent prétendre les salariés du secteur privé, public et les demandeurs d’emploi.
Bon à savoir :
Le bilan de compétences peut être réalisé pendant le temps de travail ou en dehors du temps de travail.
Pour les salariés en CDI et CDD, un congé peut être accordé durant le bilan de compétences selon des critères d’ancienneté, consultables ici.
Les conditions particulières :
Pour un demandeur d’emploi : un bilan de compétences peut être envisagé à partir de 3 ans d’expérience professionnelle. Il s’adresse alors aux personnes de moins de 55 ans, au chômage depuis plus de 6 mois.
Pour une personne de plus de 45 ans : les personnes de plus de 45 ans ou qui justifient de plus de 20 ans d’expérience professionnelle peuvent également prétendre à leur droit d’effectuer un bilan de compétences.
Le financement :
Le bilan de compétences peut être financé par le plan de formation de votre entreprise, étant éligible au compte personnel de formation (CPF) : il s’agit alors d’une initiative émanant de votre entreprise que vous pouvez également refuser.
Pour les salariés de la fonction publique, la demande de financement s’effectuera directement auprès de l’administration concernée.
Les salariés peuvent également faire une demande de financement auprès du Fongécif, qui prendra en charge une partie ou la totalité du montant du bilan des compétences (dans la limite de 24 heures de prestation facturées).
Le prix :
Le coût associé à un bilan des compétences varie selon l’organisme qui le dispense.
À titre indicatif, les principaux organismes (Fongecif, Uniformation) annoncent des prises en charge maximales entre 1600 et 1750€ TTC.